VAUX LE VICOMTE

 

 

 

  

 

Le premier février 1641, grâce à la dot de son épouse Louise Fourché,

Nicolas Fouquet achète les terres seigneuriales de Vaux  à un conseiller au Parlement de Paris, François Nicolas Lotin de Charny,

moyennant versement d'une rente annuelle de 6 000 livres.

Il  choisit ce domaine en raison de sa position stratégique à mi-chemin entre le Château de Vincennes et le château de Fontainebleau,

deux résidences  royales et parce qu'il lui confère le titre de vicomte de Vaux.

Il y fait bâtir entre 1657 et 1661 le Château de Vaux le Vicomte qu'il transforme en un domaine fastueux,

grâce aux artistes de renom qu'il embauche, ce qui contribue à alimenter la désaffection du jeune roi Louis XIV.

 

 

 

L'ambition sans bornes de Fouquet va le mener droit à sa perte...

Ce fils de marchand de draps angevin connaît une ascension éclair :

De conseiller au Parlement de Paris, il entre au service de deux  cardinaux successifs, Richelieu et Mazarin, pour qui il gère la fortune.

En 1653 Nicolas devient surintendant des Finances. Il spécule, trouve tout l'or possible pour renflouer les caisses vides du royaume.

  (Tout en s'en mettant pleins les poches, au passage, sifflent les mauvaises langues)...

Mazarin meurt en 1661. Fouquet aimerait lui succéder mais Colbert aussi...

Louis XIV veut régner seul, en monarque absolu, sans premier ministre à ses côtés.

Colbert fera tout pour éliminer son rival.

Il convaincra même le roi de se débarrasser de cet homme en passe de devenir plus riche et aussi puissant que lui.

 

 

 

UNE FETE SOMPTUEUSE

 

 

 

 

 

Le 11 juillet 1661, Fouquet donne "la fête du siècle"  en l'honneur de la reine mère d'Angleterre Henriette-Marie de France

et le 17 août une autre en l'honneur de Louis XIV (6000 invitations).

Cette fête organisée par François Vatel fut d'une grande splendeur, tout est mis en œuvre pour éblouir le Roi, sa cour et la reine-mère :

buffets à l'ambigu (salé et sucré à la fois) vaisselles d'or et d'argent, comédie-ballet de Molière et Lully, feux d'artifices, jardins illuminés...

rien n'est trop beau pour accueillir son Roi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le roi en repart à l'aube, blessé.

 

    Voltaire résume bien la fête, tragique, qui se joue à Vaux-le-Vicomte, ce 17 aout 1661 :

"Le 17 août, à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France ; à 2 heures du matin, il n'était plus rien".

Nicolas Fouquet est à 46 ans un surintendant des Finances envié, puissant, riche comme Crésus.

De vilaines langues murmurent que ses fonctions de surintendant lui ont permis d'accumuler des richesses inouïes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'ARRESTATION

 

 

 L'influence grandissante de Jean-Baptiste Colbert marque l'arrêt progressif de l'ascension de Fouquet

qui est dénoncé par Colbert pour malversations.

 

Trois semaines après cette fête mémorable, le 5 septembre 1661, Nicolas Fouquet est arrêté par d'Artagnan sur ordre du Roi,

puis emprisonné à La Bastille. Les scellés sont apposés au château : meubles, tapisseries, statues et même certains arbustes des jardins

sont emmenés dans les différentes propriétés royales. Louis XIV réquisitionne tous les artistes qui ont travaillé à Vaux-Le-Vicomte :

Le Vau, Le Nôtre, Le Brun, Robillart.

 pour débuter l'immense chantier de Versailles.

 

 

On voulait la peau du surintendant plus riche que le roi, on l'a eue....

Vaux-Le-Vicomte ou la folie de trop ! Fouquet a blessé Louis XIV dans son orgueil

 

 

 

Fouquet est condamné au terme d'un procès de trois ans à la confiscation de ses biens et au bannissement hors du royaume.

Sa peine est aggravée par le roi en un emprisonnement à vie en la forteresse de Pignerol, où il meurt le 23 mars 1680.

 

 

Chambre à coucher où Fouquet a vécu ses dernières nuits de liberté.

 

 

La chambre du roi

(tradition d'aménager une telle pièce lorsque la cour royale était itinérante)

est inachevée même si il s'agit de la pièce la plus richement décorée du château.

Louis XIV n'y a jamais dormi.

"Bien que Fouquet lui offre l'hospitalité, Louis XIV ne peut l'accepter :

il préfère retourner dormir à Fontainebleau".